
L’Amen Break est un court extrait de batterie de 5,2 secondes, joué par G.C. Coleman au milieu du morceau « Amen, Brother » du groupe The Winstons, sorti en 1969 sur la face B du single « Color Him Father ». Ce break, composé de quatre mesures, a été interprété à l’origine sans préméditation, dans un esprit d’improvisation pure. D’abord passé inaperçu, il ressurgit dans les années 1980 avec la popularisation du sampling, particulièrement grâce à sa présence sur la compilation « Ultimate Breaks & Beats » de 1986, devenue une référence pour les DJ et producteurs hip-hop et techno.
L’Amen Break devient alors l’un des premiers matériaux rythmiques du hip-hop, utilisé notamment par Salt-N-Pepa, puis sacralisé par N.W.A avec « Straight Outta Compton ». Le break traverse l’Atlantique et infuse la scène rave britannique où, accéléré et manipulé, il deviendra l’épine dorsale de la jungle puis de la drum & bass. Des artistes comme Lennie De Ice, Carl Cox et Noise Factory l’utilisent pour façonner l’esthétique syncopée et effrénée de ces nouveaux genres électroniques.